Grosse jarre à fond convexe, panse ovoïde et à quatre anses (trois manquent). Ses flancs sont percés de nombreux trous pratiqués de l'extérieur vers l'intérieur, sans ordre précis.  La destination de ce récipient n'est pas clairement établie. Sa forme est celle d'une jarre mais les perforations la classent dans la série des récipients de cuisine.

Plusieurs propositions viennent à l'esprit : 

• passoire pour la dessication d'aliments tels poissons, oignons, navets ou autres légumes ; 
• pot pour la cuisson à la vapeur. Dans l'ouvrage de Denise Ammoun, Égypte des mains magiques, IFAO, Le Caire, 1993, p. 89, un récipient contemporain en forme de coupe percée de "mille trous" est désigné comme mahruta pour la cuisson à la vapeur. En Afrique occidentale, les cultures peul, sarakolé et dogon utilisent des jarres tout à fait semblables pour la cuisson du mil à la vapeur ;  
• aérateur pour mieux conserver certains produits.

D'autres jarres ayant subi le même traitement ont été exhumées à Tôd lors de la même mission du Louvre.

A. M. Loyrette "Tôd, fouilles dans l'enceinte du temple de Monthou", ERA 439 CNRS, Rapport d'activité 1981-1982, fig. 38, p. 173.  D. Bénazeth, Revue du Louvre 1985, n° 5/6, p. 417, fig 25.
G. Pierrat et G. Lecuyot, CCE 7, Td 73, p. 164, pl. 6 ; C. Lyon-Caen, Etudes coptes VI, 2000, p. 52, fig. 4.