Éolipile ou flacon sphèro-conique en forme de grenade
Description
- Numéro d'inventaire / Cote
- N 823
- Titre
- Éolipile ou flacon sphèro-conique en forme de grenade
- Technique
- Il est difficile en présence d'objet entier de voir si ce vase a été moulé (ce qui est fort probable) ou tourné. Il existe des flacons de ce type qui, cassés, permettent de deviner les stries du tournage (V.François, p. 31).
- Usage
- Vaisselle de stockage
- Catégorie
- flacon
- Décor
- Écailles incisées, disposées en lignes obliques et parallèles séparées en cinq zones par de larges couples de bandes posées verticalement. Le décor semble donc être incisé mais le vase pouvait être moulé en deux parties.
- Description
-
Le haut du flacon, fermé en petit dôme, est percé d'un trou et posé sur un corps conique. Ce type de matériel se rencontre en abondance dans de très nombreux sites de l'Orient musulman à partir du 9e siècle jusqu'au 13e siècle. La plupart du temps, ils sont mis au jour dans des contextes d'habitation. Ils sont décorés. Ces petits flacons en forme de poire, lourds, imperméables et percés d'un orifice ne dépassant pas 3 mm, font toujours débat quant à leur destination ; les propositions sont nombreuses mais toutes ne sont pas judicjeuses :
- grenades explosives : si c'est le cas, comment introduire le naphte, liquoreux, par un si petit orifice ?
- bouteille à bière : là, il y a une confusion avec des récipients semblables mais possédant un goulot plus large et façonné dans une pâte différente ;
- fiole de chimiste ou de pharmacien : vu le nombre de flacons de même type mis au jour, y avait-il une telle abondance de laborantins ?
- éolipile : rempli d'eau, ce type de récipient, placé dans un foyer, dégageait de la vapeur activant ainsi les flammes ; beaucoup ont été retrouvés près de fours ou d'installations de production (V. François) ;
- flacon à parfum : le parfum est d'un usage répandu ; il a besoin d'être protégé de la lumière et sa valeur demande un usage dosé ;
- lampe : le nombre peut être un argument en faveur de cette hypothèse mais quelle était la puissance d'éclairage de ces objets ? Pourquoi le modèle en verre n'a-t-il pas été préféré ? en effet, le verre est plus léger, plus transparent et de fabrication probablement plus aisée que ces flacons de terre grésée.
Quoi qu'il en soit, dans toutes les solutions proposées, se pose le problème du remplissage et du vidage. Le liquide devait tomber goutte à goutte, ce qui est sans doute la preuve de la préciosité dudit liquide. Comparable à un flacon de notre collection (E 25178).
Caractéristiques matérielles
- Dimensions
- H. : 10 cm ; D. : 9 cm ; poids : 393 g
- Matériau
- Terre grésée noire.
Lieux et dates
- Date
- 10e-13e siècles
Bibliographie
- Bibliographie
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Pour la proposition d'objet d'usage médical : Exposition La Médecine aux temps des califes, Paris, IMA 1996-1997, "Guérir la maladie, la préparation des médicaments", p. 138-142 ; C. Diederichs, Salamine de Chypre IX, 1980, p. 52 ss ; V. François, Céramiques médiévales à Alexandrie, Études alexandrines 2, 1999, p. 31 ss et 57.
- https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010044391