Cet ustensile de taille importante est creux, muni de trois supports en forme de cheminées ; une large ouverture circulaire s'ouvre sur la chambre de combustion mais au-dessous est aménagé un petit déversoir. La destination réelle de cet ustensile est délicate à déterminer : d'une part, il affecte la forme et l'aménagement (conduit l'écoulement d'eau à sa base) d'un support de jarres ou de gargoulettes façonnées en terre poreuse et utilisées pour conserver l'eau fraîche ; d'autre part, les trois cheminées et le large orifice ménagé dans sa façade pourraient en faire un réchaud. Il fut retrouvé dans une habitation, renversé mais en connexion avec deux jattes ou bassins posés sur deux des cheminées. Cependant aucune trace de feu ne peut être observée. Il fut mis au jour dans l'installation n°6, au N-E des greniers. F. Bisson de la Roque, le fouilleur de Médamoud, mentionne que deux années plus tard un nouvel ustensile semblable fut découvert dans une habitation de la même période, sans d'avantage de précisions. Dans une cuisine des Kellia, un appareil d'aspect proche, mais sans la grande ouverture communicant avec la cavité intérieure, fut découvert et comparé aux braseros des Bédouins. Une représentation est publiée dans l'ouvrage collectif Déserts chrétiens d'Égypte (1994, Nice, fig. 12) de P. Miquel, A. Guillaumont, M. Rassart-Debergh, P. Bridel et A. de Vogüé et dans Kellia IV, n° 266, p. 257 et p. 464 où il est défini comme porte-gargoulettes.  Les fouilles de Tôd ont mis au jour un ustensile très comparable, mais la lacune affectant sa façade ne permet pas de connaître sa structure réelle ; il est daté entre 800 et 1000 apr. J.-C par G. Pierrat (CCE 7). Le musée de Berlin conserve plusieurs grands meubles de ce type.  La collection du Louvre possède deux éléments semblables mais miniatures, sans doute des jouets, trouvés également à Médamoud (E 15415 et E 15414).