Technique

Pour les techniques relatives au matériau et aux diverses opérations de réalisations des poteries, les ouvrages de référence sont, pour l'antiquité, celui de Dorothy Arnold et Janine Bourriau, An Introduction to Ancient Egyptian Pottery ; et, pour le monde égyptien contemporain traditionnel, celui de Nessim Henry Henein, Poterie et potiers d'Al-Qasr.

Les argiles

Les argiles que l'on rencontre dans la collection des céramiques coptes du Louvre appartiennent à trois types différents :

  • les argiles alluviales, riches en oxydes de fer, sont extraites de la vallée inondable du Nil, elles forment le limon ; elles deviennent, après la cuisson (montée entre 700 et 750 degrés), jaune clair ou rose pâle à rouge sombre (AF 4924, AF 5034, E 11766, E 15432, AF 4991).
  • les argiles calcaires ou marneuses sont extraites des roches bordant la vallée. Si la proportion du carbonate dépasse 30% la terre cuite sera alors blanche, sinon elle reste claire, dans les tons ivoire, rouges ou bruns (E 15412).
  • les argiles kaolinitiques, extraites principalement dans la région d'Assouan, contiennent du silicate d'aluminium. La terre cuite apparaît alors rose à beige rosé (AF 4749, AF 4969, E 11752).

Pour modifier la plasticité des argiles trop grasses, pour les rendre plus malléables, du sable quartzeux était ajouté aux argiles alluviales. Des matières végétales, paille hachée, sciure de bois, excréments d'animaux ou matières minérales, résidus de charbon brûlé, graviers ou tessons de céramiques broyés constituaient d'autres dégraissants utilisables. Ces résidus permettent un séchage à l'air libre plus rapide (préalable à l'enfournement) du fait d'une plus faible densité de la terre et une protection plus grande contre l'éclatement.
Cependant, la difficulté de déterminer ces types de pâtes, par simple examen visuel, a incité à choisir la description de la terre de préférence à sa classification. Il apparaît aussi que le mélange des argiles était pratiqué, comme il l'est encore de nos jours, rendant la détermination d'origine encore plus difficile.
Le vocabulaire employé pour la description de la terre cuite vise à une bonne compréhension du plus grand nombre, il est donc volontairement pragmatique, surtout pour ce qui concerne l'aspect qui peut être : « éponge », feuilleté, grumeleux, alvéolé. Le nom des coloris sera préféré aux formules de la table des couleurs, réservée aux seuls spécialistes et moins fiable qu'il n'y parait, l'œil humain ne percevant pas les nuances colorées de la même façon.
Pour cette même raison de compréhension, les diverses classifications de la céramique utilisées par les seuls spécialistes ne seront pas reprises dans le cadre de ce catalogue en ligne.

La réalisation

Le façonnage :

  • le modelage, premier procédé utilisé dès l'époque préhistorique, sera à l'époque copte essentiellement utilisé pour fabriquer les accessoires rapportées, anses, becs, filtres. Ils sont ensuite fixés sur la pièce humide à l'aide de barbotine, argile fortement délayée, à consistance crémeuse.

Quelques récipients très grossiers sont aussi vraisemblablement modelés, mais ils sont rares dans cette collection (E 15424).

  • le moulage : la technique de fabrication au moule est rare, là encore, et réservée aux exceptionnels décors en relief. Cette méthode utilisée pour la fabrication de la céramique sigillée est peu fréquente en Égypte. Les rares exemples de notre collection sont vraisemblablement des importations de l'Afrique romaine toute proche ou des imitations médiocres. La « pseudo-sigillée » égyptienne sera réalisée à l'aide de poinçons appliqués sur des plats tournés (E 10979 a à d).
  • le tournage est de très loin la méthode la plus courante dans l'Antiquité. Les grandes pièces, comme les jarres, les séga et les amphores, sont exécutées en plusieurs temps et assemblées ensuite. Posée sur le plateau du tour, la motte d'argile prendra forme sous les doigts du potier. Les pièces annexes, anses, pieds, cols, seront fixées avant l'enfournement.
  • la finition a lieu une fois la pièce façonnée ; elle reçoit, le plus souvent, un engobe, matière terreuse liquide, de même nature que l'argile du vase qu'elle va recouvrir. Cette opération se fait par trempage ou badigeon. L'engobe doit présenter trois qualités essentielles :
  1. un retrait identique à celui de la pâte crue, faute de quoi l'engobe n'adhère pas et se détache au séchage ou à la cuisson.
  2. une température de cuisson identique à celle du vase.
  3. un coefficient de dilatation identique aussi à celui de son vase.

La cuisson :
Le temps de cuisson pour un four de 4 m² chargé de 500 kg est de 12 heures, auxquelles s’ajoute le temps de refroidissement de 24 à 48 heures.