Pour la commodité de la recherche, les pièces de vaisselle sont classées par types. Presque tous les tessons présentés ont été reclassés dans leur type originel.
Lexique : la définition des termes est celle que l'on trouve dans le manuel de Marguerite Yon, Dictionnaire illustré multilingue de la céramique du Proche-Orient Ancien, collection Maison de l'Orient méditerranéen, de Boccard, 1981.
Vaisselle de cuisine
- marmite : récipient destiné à la cuisson des aliments, caractérisé par une argile adaptée aux chocs thermiques, à dégraissant minéral abondant et à fond rond offrant une meilleure résistance à la chaleur.
- pétrin : récipient largement ouvert, d'un diamètre plus important que la hauteur, pour le malaxage des farines ou des fromages.
- galette de cuisson : disque épais de terre réfractaire qui sert à la cuisson des galettes de pain.
- baratte : récipient en forme de tonnelet fusiforme, afin d'être basculé régulièrement, muni d'une ouverture suffisamment large pour pouvoir récupérer le beurre. Lorsque l'ouverture est réduite, nous sommes en présence de « séga », tonnelet pour transporter des liquides, de l'eau le plus souvent. Ce type de récipient est toujours utilisé dans les oasis égyptiennes.
- réchaud : fourneau mobile équipé d'une niche pour le foyer et de deux alvéoles pour soutenir les marmites.
- bassin : ou grande cuvette, utilisé pour tout lavage ou trempage, difficiles à distinguer des pétrins en l'absence de traces.
- pot de « saumurage » ou passoire : grand pot à la panse forée de nombreux trous pour la macération ou l'égouttage des poissons ou des légumes, surtout l'oignon.
Vaisselle de conservation
- pot : terme générique désignant le récipient de céramique, vase fermé sans caractère particulier, ce terme est utilisé par prudence quand l'usage qui en était fait est ignoré.
- jarre : très grand vase utilisé pour la conservation, à large ouverture pour permettre le puisage . Il peut être muni d'anses. Dans ce cas, les anses servent le plus souvent à arrimer un couvercle.
- amphore : grand vase, cylindrique et fuselé, muni de deux anses symétriques de préhension et d'un haut col fermé. L'amphore présente généralement un fond pointu, elle devait donc être posée sur un support. Un poissage des parois internes lui confère une étanchéité propre à contenir les liquides, mais elle fut très souvent réutilisée pour mettre en saumure des poissons ou des légumes.
- séga ou barillet : voir baratte.
- gargoulette : cruche munie d'un col haut, son goulot est fermé par un filtre pour protéger le liquide des impuretés ; souvent, un bec façonné est posé sur la panse.
Vaisselle de transport
- amphores,
- barillets, séga.
Vaisselle de service
- plat : vase ouvert à fond large et très peu profond. Son diamètre doit environner les 20 cm, sinon il faut préférer les termes d'assiette ou de coupelle.
- coupe et coupelle : plat creux de diamètre plus ou moins important.
- assiette.
- écuelle : assiette creuse.
- plat à cupules : plat creusé de plusieurs cavités, sans doute propre à recevoir des mets de petite tailles, graines, dattes, olives ou autre condiments.
- bol : vase ouvert largement, ; sa hauteur, comprise entre 15 et 20 cm, doit être inférieure à son diamètre, la panse est convexe, le bord redressé.
- gobelet : équivalent du verre à boire contemporain, ses flancs sont rectilignes et verticaux ou très légèrement obliques.
- jatte : bol dont le diamètre de l'ouverture est supérieur à 20 cm, sans anse.
- cuiller : petit récipient muni d'un long manche.
- bouteille : vase fermé à panse cylindrique et col étroit, sans anse ; sa hauteur est largement supérieure à son diamètre.
- flacon : petite bouteille munie d'une anse et d'un col fermé ; son profil, contrairement à celui de la bouteille, peut être concave ou caréné.
- cruche : vase fermé fait pour verser, muni d'une anse verticale, sa panse est plus ou moins large, le col peut être muni d'un bec pincé pour diriger le flot versé.
Vaisselle de prestige, liturgique
- vases ou plats richement peints.
Vases d'usage domestique autre qu'alimentaire
- pot de sâqqya : en Égypte contemporaine, « gaddous ». C’est un récipient en forme de gobelet dont la base est munie d'un bouton et le col d'une lèvre formant gorge. Gorge et bouton, fixés sur la roue à eau, permettent au gobelet solidement arrimé de puiser et libérer l'eau.
- bol à broyer : simple bol dans lequel subsistent des traces de plâtre ou de pigments.
- pot de décantation : petit gobelet grossièrement modelé à la main, sans doute utilisé pour décanter l'eau salée.
- « éolipile » : vase sphéro-conique en terre grésée, dont la définition reste encore hypothétique (voir ci-dessous).
- couveuse : en fait tronc d'amphore cassée ou marmite récupérées dans lesquelles sont placés des œufs. Pour ce type de récipients, non retrouvés en contexte, il peut s'agir de simples garde-manger pour mettre les œufs hors de portée des prédateurs.
- bassin.
- arrosoir : flacon à fond percé de nombreux petits trous.
Bien entendu les cultures antiques pratiquaient largement l'emploi détourné de tous ces récipients. La collection recèle aussi quelques pièces dont la destination est problématique. Pour certaines, sans parallèles connus, l'attribution hésite entre le jeu, le culte, la maquette ou le simulacre religieux ou funéraire. D'autres, dont la forme est connue et attestée sur de nombreux champs de fouilles, offrent plusieurs hypothèses qui n'ont pas encore trouvé de réponse ; tel ces « vases sphéro-coniques » (E 25178) en argile grésée, piriforme, munies d'une embouchure minuscule et fortement ourlée, pour lesquels plusieurs fonctions sont évoquées, de la bouteille de bière à l'éolipile (activateur de feu), en passant par le flacon à mercure, le vase pharmaceutique et la grenade explosive (bien que le remplissage doive poser des problèmes...).