À leur arrivée dans des musées, les monuments décrits dans le registre ont reçu des numéros d’inventaire différents des numéros du registre que leur avait attribués Auguste Mariette à Saqqara. Au musée du Louvre, aucun tableau de concordance entre les numéros de Mariette et les numéros du musée (commençant par E, N, ou AF), n’a été systématiquement tenu (ou n’est parvenu jusqu’à nous).
Identifier les monuments
La première tâche est donc d’établir la correspondance entre les numéros du registre et les numéros du musée en identifiant les objets décrits : la 3e colonne du registre de Mariette, celle de la Description sommaire, est alors la plus utile. Il n’est généralement pas difficile de deviner de quel type d’objet il est question : statue, relief, stèle, table d’offrande, ouchebti, amulette… Pour les types d’objet comme pour les matériaux et les noms de personnes, la nomenclature usuelle a évolué depuis le milieu du XIXe siècle. En cas de doute, l’utilisateur peut consulter dans la rubrique Outils les lexiques « Mariette-Français » et vice-versa.
Recouper les informations
- Avec la documentation du Louvre
Les données du registre sont comparées avec celles de la base documentaire informatique du musée. Ce premier balayage a permis de repérer plusieurs dizaines d’objets qui n’étaient plus associés aux fouilles du Sérapéum. Par ailleurs des centaines de monuments connus pour provenir du Sérapéum y ont gagné une date et un lieu précis de découverte (2e colonne du registre de Mariette) qui, eux, n’étaient pas notés dans la base.
Le département des Antiquités égyptiennes conserve aussi les fiches descriptives des objets à leur arrivée au Louvre. Elles donnent parfois des précisions supplémentaires, notamment des dimensions, qui permettent d’assurer l’identification des objets.
Lors des récolements des collections, les numéros anciens figurant sur les objets sont systématiquement relevés : numéros de fouille, numéros attribués par un ancien collectionneur, numéros de vente aux enchères… il en existe plusieurs types. Certains monuments du Sérapéum portent encore leur numéro issu du registre de Mariette.
Enfin, les archives de Mariette et de Devéria présentes au département des Antiquités égyptiennes comportent aussi des notes, des dessins, des estampages de monuments (notamment des stèles) dont l’examen systématique ne fait que commencer.
- Avec d’autres documents
Les archives des fouilles de Mariette au Sérapéum, ayant été très sollicitées, sont très dispersées. En France, en plus du musée du Louvre, on en trouve aux Archives nationales, à la Bibliothèque nationale de France, à celle de l’Institut de France, voire dans des fonds privés.
Un fragment du catalogue « S » (comme Sérapéum) projeté par Mariette mais jamais réalisé (Archives nationales, 20144775/34 dossier 3), est particulièrement précieux : s’il ne donne qu’assez rarement les numéros d’inventaire du Louvre en regard des numéros S, il détaille bien mieux certains objets comme les ouchebtis, qui se trouvent justement porter souvent, en marque ancienne, leur numéro S. Dans ce cas, on peut attribuer une identité individuelle à des statuettes si nombreuses que Mariette les avait souvent enregistrées par lots indifférenciés.